Le terme voile-aviron, désigne une pratique nautique sur des canots transportables, anciens ou modernes, qui utilisent indifféremment la voile et les avirons comme moyen de propulsion. Dans la forme, on peut parler de LA voile-aviron car la règle de français considère que la voile est le mot principal. Dans les faits, l’on retrouve le nom voile-aviron au masculin car l’un et l’autre sont intimement liés. Voile(s) ou Aviron(s), Voile(s) et Aviron(s), Voile-Aviron(s) tout va dépendre du canot ; l’important reste le plaisir !
« L’HISTOIRE » DU VOILE-AVIRON
Laissons de côté le sexe des anges et précisons que les canots voile-avirons naviguent aussi bien en mer qu’en eaux intérieures. Laissons aussi couler l’accord du nombre pour évoquer le pluriel de la discipline. En effet, les petits bateaux voile-avirons sont présents dans le monde entier et ce depuis la nuit des temps avec les premiers bateaux en roseaux aussi bien menés à « la godille » qu’avec une voile à livarde. Historiquement, les petits bateaux sont des bateaux de travail qui représentent le bien le plus précieux de leur propriétaire. En occident, depuis la deuxième moitié du XXème siècle et l’avènement de la plaisance, de nombreux architectes ont conçu des canots voile-avirons modernes ayant une destination de loisir nautique voire une vocation sportive. Il est à noter que la majorité des voile-avirons sont encore des canots d’inspiration traditionnelle ; sans doute par nostalgie. Les pays du nord de l’Europe et plus généralement les anglo-saxons des deux rives de l’Océan sont des acros des petits canots voile-aviron. Vous croiserez le souvent plus de répliques de canots anciens que de véritables vieux gréements. En effet, une « barque » n’a pas la même valeur marchande qu’un « vrai » bateau et les efforts d’entretien ne sont pas les mêmes. Notons que l’arrivée de la motorisation sur les bateaux de travail a définitivement signé la fin des canots voiles et avirons de pêche professionnelle. Depuis le développement du Voile-Avirons, les pratiquants se sont regroupés en associations. Il existe même une fédération FVA qui se consacre principalement au développement des grandes Yoles de Bantry. Un pratiquant adhérent de Voiles et Avirons dans les Pertuis (Alain Barrès), a imaginé en 2006 un nom aux pratiquants du voile-avirons, « les vélirameurs ». Ce qualificatif de plus en plus utilisé, a été traduit par un célèbre vélirameur britanique (Roger Barnes) par « Sailoarmen ». La discipline se porte bien ! J’en veux pour preuve la taille de la flottille des voile-avirons de la semaine du golfe du Morbihan qui compte jusqu’à 400 unités. Notons aussi l’existance d’un livre particulièrement bien écrit (encore par Roger Barnes) The Dinghy Cruising Companion. L’association VAP travaille actuellement à un guide pratique de la randonnée nautique dans les Pertuis charentais.
LES AVANTAGES DU VOILE-AVIRON :
Globalement, les vélirameurs sont des marins qui ont déjà un long parcours nautique. Souvent d’anciens propriétaires de croiseurs modernes ou traditionnels, ils ont fait le choix du voile-avirons par raison autant que par passion. Voici les avantages qui expliquent l’engouement pour ce mode de navigation :
Peu de contraintes par rapport à la navigation en croiseur
Mobilité très forte permettant de multiplier les bassins de navigation
Coût d’achat attractif (surtout d’un voile-avirons d’occasion)
Utilisation en mer et en eaux intérieures
Capacité nautique jusqu’à 6 miles donc parfaitement adaptée aux baies et pertuis
Cockpit souvent plus grand et accueillant que celui d’un croiseur moderne
Rapidité de mise en oeuvre
Tirant d’eau très faible
Bateaux sécurisants par rapport aux dériveurs légers
Vie associative riche permettant de découvrir les techniques, des lieux de navigations variés et de partager la convivialité de la voile traditionnelle …
LES PROGRAMMES DE NAVIGATION :
A chaque programme de navigation correspond un ou plusieurs types de voile-avirons. Les différents programmes peuvent se croiser voire se compléter :
Les voile-avirons de travail, très peu utilisés de manière professionnelle de nos jours en occident, sont parfois encore utilisés pour la pêche et la promenade (souvent avec un moteur en appui). Cette utilisation est donc très secondaire.
Les voile-avirons de balade (sortie à la journée), sont les plus nombreux. Ce sont, soit des dériveurs, répliques de canots de travail, soit des canots modernes pensés pour la promenade. Ils n’ont pas de capacité de stokage pour la rando et sont le plus souvent destinés à ne pas dépasser les 2 miles d’un abri. La balade à la journée le long des côtes, tranquille, avec une esthétique traditionnelle est le plus courant des programmes en voile-avirons. Ce programme est parfaitement adapté aux marins en vacances qui ne souhaitent pas avoir le fil à la patte avec un bateau plus important.
Les voile-avirons de randonnées sont eux plus souvent supérieurs à 4,5 m et disposent d’espace de stockage pour embarquer matériel et avitaillement pour plusieurs jours. Ce sont des bateaux plus marins que les précédents et sont capables de supporter des creux jusqu’à 2 m. On trouve dans cette famille, de nombreuses répliques de bateaux de travail et de plus en plus de bateaux modernes pensés pour une utilisation de l’espace et une sécurité optimisée. Les voile-avirons de randonnée permettent l’échouage sur les plages pour un bivouac et même la possibilité de cabaner à bord.
Les voile-avirons étant de plus en plus modernes, leurs performances s’en trouvent augmentées. Plusieurs modèles peuvent donc prétendre à la compétition. Il existe depuis très longtemps des séries de voile-avirons qui sont organisées pour la régate (Monotype d’Arcachon, Guépard du Golfe du Morbihan et bientôt le Monotype des Pertuis charentais …). Ces voile-avirons rapides sont aussi particulièrement adaptés aux raids nautiques plus sportifs que les randonnées.
LA « PHILOSOPHIE » DU VOILE-AVIRON :
C’est une démarche « véliramique » plus qu’une philosophie qui nous anime : le NAVIGUER AUTREMENT. Avec nos canots, nous avons des programmes variés et nos voile-avirons sont tous singuliers. A l’image de nos bateaux, nous sommes tous d’origines et de milieux différents. Toutes ces singularités se cristalisent dans une pratique identique autour d’une navigation autonome, économe des infrastructures publiques, respectueuse de l’environnement et où la convivialité, l’entraide et l’autenticité sont sans doute les raisons notre capital sympathie.