Le bateau en était transfiguré, tant la voile au tiers voit son rendement considérablement augmenté par une bôme. Mais encore faut-il que celle-ci conserve une certaine dépendance avec le mât pour faciliter le contrôle de la voile.
photo : Charline avant sa bôme sur la Seudre
On consultera avec profit le site de Michael Storer, l’un des rares concepteurs naval à s’intéresser sérieusement et en pratique à la voile au tiers et promoteur d’une astucieuse manière de lier la vergue et le mât.
Dans cette ressource https://www.storerboatplans.com/boat/sailing-boat/everything-lug-rig-and-lug-sail/ on trouve toute une page sur la manière de lier cette fois la bôme et le mât.
Dans le précédent billet où il relate l’installation d’un système « à la Storer » pour la vergue, Yves nous montre son montage de balancine-lazzyjack, pour contrôler l’écartement de la voile lors des opérations de hissage et d’affalage.
À mon tour d’apporter mon petit galet.
Après avoir abandonné la balancine lazzy-jack installée comme celle de Yves, car il y avait trop de ficelle pour mon goût, il me fallait quand même pouvoir contrôler le gonflement intempestif de la voile lors des opérations d’établissement ou son contraire. J’avais donc conservé un cordage qui partant du haut du mât descendait à son pied dans une poulie puis un coinceur. La voile prise entre le mât et ce cordage ne pouvait jouer les mongolfière. La liaison mât/bôme était assurée par un boute passé en diagonale des deux espars, mais malgré la simplicité et l’efficacité du dispositif, il me fallait aller à l’avant du bateau juste pour faire ou défaire le nœud plat en enjambant les bancs, ce qui déplaisait à mes arthroses.
Alors j’ai profité de ce cordage qui longe du mât pour lui adjoindre une fonctionnalité. Au lieu de descendre directement, il commence à faire le tour du mât sous la bôme, repasser devant celle-ci par-dessous, faire un demi-tour par-dessus, et rejoindre comme avant la poulie et le coinceur fixé à la main du barreur qui peut ainsi serrer mât et bôme à loisir. C’est un dispositif coup double ! Plus la voile veut se gonfler, plus elle coince les deux bouts de bois. Photos à venir aux beaux-jours.
Appendice : profitant d’un jour pas trop maussade entre deux interdictions, j’ai essayé le montage sans rocambeau à la Storer, en le modifiant légèrement : j’ai fait passer la voile, donc la bôme et la vergue, entre le mât et la drisse qui fait ainsi aussi office de lazzy-jack. Comme je n’ai pas modifié la hale-bas, celui-ci se trouve du coté opposé du mat par rapport à la bôme, plaquant celle-ci contre celui-là, rendant semblerait-il tout autre dispositif superflu. L’essai n’a pas été validé en mer, quand le temps et les autorités le permettront, nous vérifierons le bien fondé de cet arrangement.