C’est une petite ballade rituelle des mois d’hiver entre amis de VAP, mais cette fois nous ne fûmes que deux à se motiver l’un l’autre pour sortir de la torpeur où nous ont plongé les diverses restrictions de liberté prises au motif de la covid-19.
Le joli Nantucket catboat mis à l’eau, si le premier bord est attendu comme la première gorgée de bière chère à Philippe Delerm, les autres ne manquent pas de charmes et c’est au près serré qu’on quitta Port-Neuf direction les tours.
Comme à l’accoutumée le vent devint capricieux en arrivant au chenal d’entrée, et comme il faisait très beau, que les badauds proliféraient et que le bateau attire l’œil, et comme noblesse oblige, un peu d’attention à la barre s’imposait pour passer à la voile entre la tour de la chaine et la tour Saint Nicolas sans coup férir malgré le vent de face (sauf quand ça lui chantait de se faire une bonne risée de direction aléatoire) afin d’honorer le pavillon de l’association qui fait le fier sur le hauban.
Ce point délicat assuré, quelques bords jusqu’au fond du port et c’était l’heure de rentrer pour ne pas risquer de se faire prendre par les miliciens après dix-huit heures.
Le retour ne fut qu’une formalité, sortie du port au vent arrière, quelques empannages bien maîtrisés pour éviter le bac-passeur, puis un long bord de grand largue, approche du ponton au vent de travers, vent debout pour finir et sortie du bateau au milieu des catamarans de l’école de voile enfin rouverte.
Ce n’étaient pas les quarantièmes rugissants, ni la transat du siècle, mais un bon vent sur un petit bateau par un bel après-midi ensoleillé d’hiver vous dote d’un moral retrouvé et bien entendu d’habits à faire sécher.
Personne ne nous ayant encore fourni de photos de la séance, voici pour compenser une image de février 2018 où nous étions plus nombreux.