Départ dimanche 10 avril de Port-Neuf (La Rochelle) vers 10h30 pour une arrivée à... Port-Neuf !? (Rochefort) vers 21h00.
Parti avec 1 ris (vent d'Est force 4, rafales à 6), Le Major passe le clapot avec plus ou moins d'aisance, ça mouille pas mal (il y aura de la fleur de sel au repas du soir), surtout quand on fait le malin à essayer de remonter la Charente à la voile à contre-courant, que l'écoute de grand-voile lâche, que le moteur cale parce que dans la précipitation on oublie d'ouvrir le robinet d'essence et qu'on va lamentablement mais violemment heurter une barge d'ostréiculteur !
Résultat, grosse chaleur, une dame de nage cassée (j'utiliserai celle de la godille pour ramer) et un liston fissuré.
Point positif, le bateau ne dérive plus, je peux réparer et me remettre de mes émotions tranquillement, le vent se calme et la "renverse" arrive. La remontée sous voile avec le soleil couchant est du pur bonheur.
Deuxième jour, toujours ce vent d'Est mais un peu plus musclé que la veille, je tente un départ avec 1 ris mais à chaque virement de bord c'est très chaud, du coup pour la première fois de ma vie j’en prends un deuxième et là...ben ce n'est pas mieux !!!
Mon énorme moteur 2 temps, 2 chevaux offert par notre ami Patrick M, va devoir s'acquitter d'une remontée contre vent et marée jusqu'à Saint-Savinien. Comme je suis un petit gars hyper organisé, je n'ai pas vérifié les horaires d'ouverture de l'écluse; ça tombe bien avant le mois de mai le passage ne s'effectue que du lundi au vendredi, de 8h00 à 18h00 et il faut prévenir 48 heures à l'avance.
Parfait, il est 19h00, j'ai 2 jours pour visiter la ville !
Heureusement le lendemain l'éclusier est sur place et à 8h30 j'ai passé la première écluse de mon périple.
A partir de maintenant je vais alterner avirons, moteur et foc dès que possible.
Bon, pour cette troisième journée, mon moteur, n'ayant pas apprécié mon mélange (huile/essence) approximatif, a décidé de se reposer et m'a forcé à ramer quasiment toute la journée. La nuit a été très bonne.
Le matin du quatrième jour, petite escale technique à Saintes où j'achète une clé à bougie pour bichonner mon petit 2 temps. Ça redémarre au quart de tour.
Par la suite je nettoierai la bougie régulièrement et il n'y aura plus aucun problème.
Après une petite balade dans la ville je repars l'après-midi direction Chaniers où m'attendent ma première douche chaude (et la dernière du séjour !) et ma deuxième écluse (plus que 19, toutes manuelles).
Jusqu'à présent je baissais le mât au passage des ponts et des fils électriques trop bas et je re-mâtais histoire d'envoyer le foc au portant, mais le ratio gain/effort n'était pas du tout favorable; maintenant du matin au soir, mon mât repose d'un côté du bateau et la bôme de l'autre, je n'ai plus à surveiller vers le haut si ça passe, je dois juste faire attention aux lignes des pêcheurs.
Mon but est d'atteindre la dernière écluse qui se trouve selon ma carte de l'Office de tourisme de Saintes, à Chalonne, après Angoulême.
J'arrive à Angoulême le lundi 18, mes voisins de quai, des gars un peu marginaux m'offrent une bière et m'expliquent que ma carte « c'est de la m.... » et que la dernière écluse est ici.
Ok les gars, je vous crois mais je vais tout de même aller voir ça de plus près.
Et bien, même avec beaucoup d'élan, à Chalonne ça ne passe pas...
Allez, demi-tour et là quel bonheur! Ca file tout seul entre 2.5 et 3 noeuds. Sans ramer je suis à environ 1,5 noeuds, tu m'étonnes qu'à l'aller j'en ai un peu bavé avec mes petites cuillères à la place des avirons (dixit Daniel M, notre président) et un Major pas du tout taillé pour l'aviron, auquel j'ai greffé 2 dames de nage et un banc amovible afin de coller au mieux à la philosophie de VAP.
Pour le retour, l'objectif est de passer l'écluse de Saint-Savinien avant le vendredi 22 à 17h00, parce que l'éclusier a beau être très sympa, il ne viendra pas pour m'ouvrir le week-end.
Il faut que je profite de la marée descendante pour atteindre le port de Rochefort, donc il n'y aura que 2 heures d'avirons et tout le reste au moteur, pour une arrivée en force (la bascule de courant étant déjà amorcée) au ponton du port, devant la corderie royale.
Le samedi, le départ se fait avec toute la toile, c'est humide, très nuageux et ça commence à tonner. Un gros grain m'oblige à tout affaler et à subir pendant de trop longues minutes. Dès que ça se calme un tout petit peu j'essaye d'avancer difficilement au moteur dans le clapot, l'averse a déjà bien rempli le bateau et n'a pas l'air de vouloir se calmer. Et pourtant tout se calme d'un coup, à part un petit crachin continu ; je remets toute la toile direction La Rochelle, ça avance bien et j'arrive vers 16h30 avec le minimum d'eau requis pour sortir Le Major.