Et c’est là que, en manque de « glisse », nous avons découvert l’aviron, le « vrai » : en yolette pour débuter, mais très vite en Skiff, Pairoar, « Double », « Quatre », et « Huit », tous bateaux aux performances et difficultés techniques variables, mais offrant toujours beaucoup de plaisirs dans l’effort physique, les sensations de glisse, et le partage, l’aviron étant un vrai sport collectif.
En double sur la Saône…
Jusqu’au jour où nous avons découvert la possibilité de mixer les plaisirs, anciens, de la voile légère, et nouveaux, de l’aviron. Ce fut notre découverte du concept « voile-aviron ».
Comment choisir son bateau « Voile-aviron »
Clairement, nous cherchions un « voile-aviron » qui permette l’aviron avec une efficacité suffisante pour « randonner », et donc pas trop lourd, et surtout d’une carène qui ne « traine » pas trop d’eau !
C’est aux hasards du Salon Nautique de Paris que nous avons découvert le Norseboat 17,5 (alors importé du Canada, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui), bateau inspiré des chaloupes du début du 20ème siècle (on a découvert avec surprise dans les locaux de l’association Bateaux Traditionnels d’entre Loire et Gironde de La Rochelle, une chaloupe du Duguay-Trouin dont le Norseboat est une parfaite réplique !), et dont la carène était parfaite pour « nager » à deux.
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Le Norseboat dans une écluse sur l’Aulne |
La chaloupe BTLG à La Rochelle |
Comment l’armer au mieux pour l’aviron
Au départ le Norseboat est équipé de deux bancs de nage amovibles, ces bancs servant également à « ponter » le bateau pour le bivouac (tente posée sur le pont), et deux paires d’aviron traditionnels.
Venant de l’aviron de compétition, deux nouveautés, par rapport à ce que nous connaissions, nous ont interrogés :
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L’absence de coulisses et de cales de pieds qui modifie les conditions d’appui de la nage
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Le type de dame de nage et d’aviron sans appui « au carré » qui fait qu’en « traditionnel » on ne « tourne » pas ses pelles
Tant pour des raisons d’efficacité que d’esthétique (les pelles en pin c’est plus joli que des pelles en carbone !), nous avons gardé dames de nage et aviron « tradi ». Mais par contre, nous avons pensé indispensable d’améliorer l’efficacité de la nage en améliorant les appuis.
Pour ça, nous avons décidé deux améliorations : un banc à coulisses, et des cales pieds.
Le banc à coulisses :
Vu l’encombrement de deux coulisses, et leurs rails, il fallait un système démontable permettant de libérer le cockpit en phase « sous-voile ».
Pour cela nous avons opté pour un support longitudinal réalisé en agglo de bambous (pour ses qualités mécaniques : rigidité et résistance à la déformation), pliable pour pouvoir être rangé en fond du bateau. Ce support est fixé sur les deux bancs de nage.
Support « à poste », et « rangé » (Flèche rouge)
Ce support unique est équipé d’une paire de rails sur lesquels viennent s’installer les deux coulisses.
Les cale-pieds :
C’est tout bête, mais à cause du vieux principe de l’ « action-réaction », l’appui de votre pelle dans l’eau, et donc ce qui fait avancer le bateau, est d’autant plus fort que votre appui des pieds est fort !
L’équipement le plus efficace, et simple, à prévoir est donc de mettre des « cale-pieds » dignes de ce nom.
Mais là aussi, il faut prévoir un système effaçable lorsque on passe « sous voile ».
La solution trouvée consiste à installer des cale-pieds de bateaux d’aviron sur une sorte de « platine-support » conçue pour être :
Velcros de fixation au fond du cockpit
Pour ceux qui ne sont pas équipés et doués pour la menuiserie, il faut savoir que les sellettes à coulisses, les rails et les planchettes de cale-pieds sont à vendre chez les équipementiers spécialisés en bateau de « vrai » aviron (genre : http://www.lacentralenautique.com/index.php ), mais pas chez les shipchandlers habituels (qui ne font que les équipements genre « annexes »).
Bilan :
Après plusieurs centaines de km à l’aviron, quel bilan tirer de ces équipements ?
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Cela dépend de votre programme : il est sûr que ces équipements représentent un peu de poids et d’encombrement. Si vous ne sortez les avirons que pour faire une sortie de port, ou promener les enfants, vous pouvez vous en passer ! Mais dès que vous pensez ramer plus d’une heure, n’hésitez pas….Et d’ailleurs, sur notre Norseboat, nous avons bien distingué les vraies randonnées à l’aviron, pour lesquelles nous partions en laissant voiles, mât et gréement à terre, pour rester en configuration « yole d’aviron », du simple appoint en aviron, en configuration « voilier », où nous n’équipions que les cale-pieds.
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Les cale-pieds : une aide indispensable : même sur les yoles de Bantry où l’aviron doit être puissant, j’ai remarqué que la question des appuis pour les pieds était souvent négligée. Or un bon appui pour les pieds est indispensable pour être efficace (aller loin, vite, sans se faire du mal…). Et en plus, c’est en général assez facile de trouver une astuce pour caler son pied (en pensant bien que l’angle donné entre le pied et la jambe est très important pour limiter la fatigue !).
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La coulisse, une aide à l’endurance : sur les « voile-aviron », dont le poids est tout de même d’un autre ordre de grandeur que celui d’un « vrai » bateau d’aviron, et dès lors que l’on a de bons cale-pieds, on atteint assez facilement la vitesse de carène (et oui les 5 nœuds, ça se fait). Les coulisses ne permettront pas d’augmenter spectaculairement la vitesse. Par contre, elles permettent de garder de la puissance plus longtemps en mobilisant une masse musculaire plus grande (en clair : on fait travailler beaucoup plus les jambes !). Les coulisses sont donc très utiles (voir indispensables ?) si vous voulez vraiment randonner sur de longs parcours (plusieurs heures de nage quotidienne).
Belle glisse sur l’Aulne en configuration « yole d’aviron » !
Et comment reculer sans monter sur les berges ?
Sauf à équiper son voile-aviron en gondole, il faut bien se faire à devoir reculer !
En pleine mer, ça va encore, mais si vous randonnez sur un canal ou une rivière, mieux vaut savoir où vous allez !
Certains optent pour le miroir sur la casquette du cycliste, nous, nous avons opté pour le rétroviseur sur un mâtereau. Simple et efficace !
Pour des randonnées inédites
Si la randonnée en rivière est bien pratiquée par les clubs d’aviron, (voir : https://ffaviron.fr/espace-federal/programmes-federaux/circuit-randon-aviron ), elle l’est beaucoup moins dans le monde du « voile-aviron ».
Et c’est dommage car le voile-aviron offre la possibilité que n’offre pas l’aviron sportif : bivouaquer le long des cours d’eau !
Une randonnée avec bivouacs sur 2 ou 3 jours en rivière, et vous êtes au bout du monde…..
Voici quelques idées (disponibles dans le site de FVA), du nord au sud :
Voir : https://voileaviron.org/elorn/
Voir : https://voileaviron.org/topo-16-aulne-fluviale/
Voir : https://voileaviron.org/topo-15-lodet/
Voir : https://voileaviron.org/topo-38-aven-et-belon/
Voir : https://voileaviron.org/topo-35-le-blavet-groix/
Voir :
A compléter par la Vilaine aval et l’estuaire de la Rance à la voile !
Voir : https://voileaviron.org/topo-27-entre-mer-et-camargue/
Et dans le genre exceptionnel : La Vogalonga !
Voir le reportage dans : https://voileaviron.org/le-carnet-de-bord-n17-bulletin-de-la-fva-est-paru/
Bivouac de rêve dans Venise à l’occasion de la Vogalonga….